Komyo-In

mercredi 13 janvier 2010

La pratique du renoncement

Celui qui veut approfondir l'exploration de la conscience et servir de manière efficace l'humanité doit renoncer à tout ce qui est superflu et contraignant au niveau affectif. Concentrer à l'intérieur les forces de l'esprit qui veulent se projeter sur des objets à l'extérieur, c'est suivre la voie des moines qui renoncent au monde.
La société valorise les hommes forts, courageux ou intelligents qui savent s'imposer dans le monde; mais dans la religion la vraie force intérieure consiste à ne pas réagir de manière négative quels que soient les aléas de la vie ou les fluctuations de l'esprit.
La priorité pour un religieux est toujours de garder un esprit calme et serein qui peut rayonner de l'amour, sans vouloir changer le monde par la force, reniant ainsi ses principes de bonté et de non violence.
C'est pourquoi la religion n'a rien à faire avec la politique, l'une s'occupe des causes profondes karmiques et l'autre des problèmes concrets sur le court terme dans un pays.
La vie des religieux est souvent faite de déceptions ou de tentations, de trahisons, de calomnies ou d'insultes, elle est jalonnée d'épreuves diverses pour leur apprendre à lâcher prise au niveau de la personnalité.
Ce n'est que lorsqu'on est complètement mort à sa vanité personnelle que l'on peut accéder à des niveaux de conscience profonds où la puissance de la prière devient effective.
Ce n'est que dans la tranquillité de la solitude et avec la force de l'ascèse que la méditation intensive peut s'approfondir.
Faire une ascèse signifie renoncer à certains plaisirs humains pour emmagasiner une force qui va stabiliser l'esprit.
Une ascèse doit être un effort personnel qui coute physiquement, comme renoncer à une nourriture qu'on aime bien ou manger très peu.
Cela peut être d'arrêter de prendre du café, de fumer ou encore accepter de vivre dans des conditions difficiles ou au froid, cela peut être aussi se laver à l'eau froide en hiver, marcher longtemps ou décider de ne pas prendre l'ascenseur pendant une longue période.
Ces petits sacrifices accumulés vont apporter une protection contre le mauvais karma. Il n'est ainsi pas rare au Japon de faire une ascèse pour se prémunir de désagréments futur. Cela renforcera aussi notre vigilance contre la partie animale de notre être qui vise a satisfaire ses propres besoins.
Même si c'est parfois dur pour le corps physique, les ascèses sont des moments de grands bonheurs où la vie intérieure se développe pleinement au contact des forces spirituelles. C'est comme escalader une montagne, il y a des risques, c'est dur mais après on ne voit plus la vie de la même façon et on est heureux.

Un proverbe dit:

"Rechercher les plaisirs du monde est agréable au début, désagréable à la fin.
Rechercher la voie du Bouddha est désagréable au début, très agréable à la fin"

Yukaï senseï
decembre 2009

3 commentaires:

  1. Ce sont comme des "offrandes".


    Bien à vous,

    Sylvie

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  2. "...La vie des religieux est souvent faite de déceptions ou de tentations, de trahisons, de calomnies ou d'insultes, elle est jalonnée d'épreuves diverses pour leur apprendre..."

    Cette phrase me fait penser qu'il y a des prières (voeux) à savoir adapter en tout lieu et en tout temps:
    " Non nobis, non nobis, Domine
    Sed nomini tuo da gloriam. "
    (" Non pour nous, non pour nous, Seigneur
    mais pour la gloire de ton Nom")

    Sylvie

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